Kroskel

Le fil à coudre de A à Z

Le fil à coudre | Introduction au fil et aux fibres textiles (1/4)

Le fil à coudre | Introduction au fil et aux fibres textiles (1/4)

Pour faire un tissu, il faut un ou plusieurs fils. Pour faire un fil, au départ il y a une fibre « textile ». Cet article existe parce que, malgré la puissance d’Internet et même en sachant plutôt pas mal chercher, je n’ai pas trouvé un seul article clair sur le sujet de base.

Le fil à coudre de A à Z
Ma Dona, directrice générale FRANCE et styliste chez Kroskel

Donatella Pavolini

PDG France et Styliste

Naître à 60 ans

Temps de lecture : 2 minutes

Couture : tout savoir sur les encolures et cols

Temps de lecture : 5 minutes

Partie 1 : Introduction au fil à coudre

Le sujet de base, le truc que je veux comprendre, est : qu’est-ce qu’on cherche à obtenir, au fond, quand on a besoin d’une fibre textile ?

Je vous livre ici ma propre réponse, fruit de pas mal de recherches personnelles – car comme je l’ai écrit plus haut, impossible (au moins pour moi) de trouver une réponse claire sur internet (bon, OK, je n’ai pas beaucoup cherché dans les livres, j’avoue).  

Ma réponse, donc :

On cherche à obtenir une matière dans laquelle une dimension (la longueur) est beaucoup plus grande que les deux autres (largeur et épaisseur), comme un menhir, un brin d’herbe ou un collier de perles toutes égales. Le rapprochement avec le collier de perles n’est pas le fruit d’un hasard, vous allez tout de suite le voir. 

Qu’est-ce qu’une fibre textile ?

Une fibre textile sera toujours ça : une chaine de grosses molécules d’un seul bloc – un collier avec toutes ses perles, qu’ici vont s’appeler : monomères – qui se répètent inlassablement tout au long de la chaine – qui, elle, va alors s’appeler « polymère ».  

Quand j’étais petite (il y a très très très longtemps) il y avait des jeux de perles avec un trou d’un côté et un bitoniau qui dépassait de l’autre, afin que chaque perle puisse rentrer son bitoniau dans le trou de la suivante et proposer son propre trou au bitoniau de la précédente. Je ne sais pas si vous voyez…  Mais si, ça existe encore, même si c’est vraiment pour les plus jeunes, regardez.

Figure 1 : des perles à clipser, on dit, Ma Dona !

 

Le polymère c’est vraiment la même chose : un collier de perles, sans fil qui passe à l’intérieur, chaque perle joue le jeu de se clipser dans la perle suivante et laisser la précédente se clipser dans elle. Évidemment, chaque monomère ne sera pas simplement un pavé grossier de couleurs grossières comme dans mon collier pour bébé, mais une structure peut-être un peu plus compliquée mais qui s’emboite parfaitement dans les structures égales qui lui sont proches dans l’espace. 

On voit dans ce polymère les structures de base (monomères) qui se répètent tout au long. Je remercie ce site pour ce beau dessin, pas facile à trouver : https://quelleestladifference.com/quelle-est-la-difference-entre-un-polymere-naturel-et-synthetique/

T’es bien gentille, Ma Dona, mais… en trouve-t-on dans la nature ?  

Bien sûr qu’on en trouve dans la nature ! Le premier qui me vient à l’esprit n’est pas le plus simple à voir avec ses propres yeux, c’est l’ADN, vous savez, cette double spirale hélicoïdale qu’on a vu dans les cours de SVT ? C’est un polymère. 

La cellulose, celle qu’on trouve dans le bois, par exemple ? La cellulose est la substance la plus fréquemment trouvée dans la paroi des cellules végétales et a été découverte en 1838 par le chimiste français Anselme Payen (1795–1871). C’est un polymère. 

Les protéines, celles qu’on trouve dans le bœuf ou dans les lentilles, par exemple ? Des polymères. 

Rien que des chaines longues de parties qui se répètent. Ce sont des fibres avec cette caractéristique qui vont être utilisées pour fabriquer des fils qui ensuite, si on veut, pourront être tissés. 

Pour cerner l’étendue des fibres textiles, j’ai conçu le graphique que vous trouvez ci-dessous. Ce graphique est censé illustrer les différentes manières d’obtenir une fibre utile pour devenir un fil, mais je vois bien qu’il est assez complexe à lire. Pas de panique ! On n’est pas obligés de tout lire d’un coup. On peut partir des mots écrits plus en grand. Le premier : TEXTILE, écrit au milieu en bleu. C’est en quelque sorte le titre : ici on traite de ce qui sert à faire le départ d’un tissu. A gauche, en jaune, on lit : NATURE SEULE, à droite : MAIN HUMAINE. À gauche on trouvera donc les matières premières fournies par la nature, à droite, les matières que l’homme a fabriquées « pour faire comme » la nature. En continuant sur les côtés, à gauche on trouve les deux grandes familles de fibres issues de la nature : végétaux et animaux. A droite, deux grandes familles partagent les fibres entre celle dont le départ est pourvu par la nature (fibres artificielles), et celles dont le départ est pourvu par une synthèse chimique (fibres synthétiques). 

Si on revient au mot « polymère, on constate qu’il est présent partout, à gauche comme à droite, explicitement ou implicitement (nous venons de voir que « cellulose » et « protéine » sont des polymères). 

La différence entre la gauche et la droite est qu’à gauche on se contente de prendre ce qu’on trouve dans la nature, alors qu’à droite les fibres textiles vont être « plus ou moins » fabriquées par la main de l’homme. 

Quand je dis « plus ou moins », regardons la différence criante entre le haut et le bas : en haut, on part de polymère « naturels », qu’on trouve bien dans la nature (bambou et lait existent bien dans la nature), en bas, on fabrique même ce départ (généralement à partir du pétrole).  

Ceci dit, bambou ou lait ne peuvent pas être utilisés tels quels pour en faire des fils. Leur « cellulose » ou « protéine » sera traitée lourdement avec des produits chimiques qu’il est très très très difficile de faire nommer par les entreprises qui s’en occupent. 

Si vous m’avez suivie jusqu’ici, nous voilà prêtes à établir les spécificités des différentes fibres textiles

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